La tuberculose est une maladie infectieuse causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch). Elle est très contagieuse, avec des signes cliniques variables. La forme la plus répandue dans les campagnes était la forme pulmonaire, ce qui conduisait à qualifier de "poitrinaires" les personnes présentant les symptômes de la maladie.
Cette maladie arrive encore actuellement en tête des causes de mortalité d'origine infectieuse à l’échelle mondiale, devant le sida.
Les conditions sanitaires défavorables, les logements trop faiblement éclairés, la promiscuité, l'ignorance des conditions de sa transmission, l'absence de prophylaxie efficace et de prévention ont maintenu cette maladie très présente dans les campagnes et les villes au XIXème siècle. Il fallut la découverte du BCG par Calmette et Guérin en 1921, et de vastes campagnes de repérages systématiques pour éradiquer le caractère pandémique ou épidémique de la tuberculose en Europe.
Les victimes familiales de la tuberculose n'ont pas été systématiquement recensées, faute de données suffisantes.
S'agissant d'une maladie particulièrement répandue, on peut penser qu'elles furent nombreuses.
Trois membres sont cependant connues pour être précisément décédées de cette maladie : Azeline LE BLAIN et ses filles Marie et Olympe RENAULT.
Jean RENAULT et le Dr Camille GUERIN, médecin et chercheur à l'Institut Pasteur, inventeur avec le Dr Albert CALMETTE du fameux BCG, entretenaient des relations amicales, ainsi qu'en témoigne cette carte de vœux des années 1930.
Azeline LE BLAIN
Azeline LE BLAIN (1841-1910) était née à Ploeuc (actuellement Ploeuc-sur-Lié, Côtes d'Armor). Mariée à Joseph RENAULT, buraliste au Gouray, elle passa l'essentiel de sa vie dans le bourg de cette commune.
Parmi ses nombreux enfants, citons notamment ses deux filles Marie et Olympe et son fils Jean-Baptiste RENAULT, qui sera instituteur à Trémeur et père de Jean RENAULT.
Peu de temps avant son décès en 1910, installée dans son lit-clos alors qu’elle est mourante, terrassée par la tuberculose, Azeline LE BLAIN se fait présenter chacun de ses petits-enfants, en agrémentant la séance de ses commentaires personnels sur la ressemblance de chacun avec sa mère, ou sur telle ou telle caractéristique physique [15].
On imagine aujourd'hui le risque encouru pour la santé de chacun de ces enfants, et dont personne n'avait alors conscience. Cette anecdote authentique, rapportée par Francis BERTIN en 1982, qui aurait pu être fatale à plusieurs enfants illustre l'ignorance des populations sur la cause et la transmission de cette maladie.
Marie RENAULT
Sa fille Marie RENAULT (1862-1897) se marie une première fois à Jean Marie COLLEU, dont elle aura un enfant. Son mari décède prématurément à l'âge de 28 ans, de cause inconnue.
Elle se remarie à Armand BERTIN "père" dont elle aura un fils.
Devenue "poitrinaire", elle meurt à son domicile de St-Glen (Côtes d'Armor) à l'âge de 35 ans, alors que son deuxième enfant, Ernest BERTIN, n'a que trois mois.
Olympe RENAULT
Veuf de sa femme première épouse, Armand BERTIN se remarie à sa propre belle-sœur Olympe RENAULT (1875-1906).
Le couple aura trois enfants, Pierre ("cousin Pierre"), Armand "fils" qui décèdera en 1933 de la fièvre bilieuse hémoglobinurique, et Francis.
Olympe RENAULT contracte à son tour la tuberculose et meurt à son domicile de St-Glen à l'âge de 31 ans.
Armand BERTIN reste veuf, en charge de ses quatre enfants qui seront placés auprès de diverses familles.