Jean RENAULT (1908-1978) a durant de nombreuses années cherché dans sa mémoire le vocabulaire du parler de Trémeur, tel qu'il l'avait connu étant jeune (années 1910 et 1920).
Ce vocabulaire a été rassemblé par sa femme Marie Le Baill dans un ouvrage dactylographié, distribué au sein de la famille. Ce glossaire comprend également des mots du Gouray, connus de Jean-Baptiste Renault.
C'est cet ouvrage, complété en 2007 par des illustrations, que vous trouverez dans les onglets alphabétiques ci-contre.
Vous pouvez également obtenir une version téléchargeable (document PDF) sur simple demande.
Note relative à l’édition de 1988.
Trémeur est la commune natale de Jean Renault, située dans le canton de Broons (Côtes-du-Nord) le long de la route Paris-Brest (RN 12).
Les mots du glossaire ont été relevés par Jean Renault, décédé en 1978, et j’ai réalisé la mise en ordre avec l’aide d’amis trémeurois que je remercie vivement car c’est grâce à eux que ce travail a pu être achevé.
Jean Renault souhaitait une graphie s’adaptant mieux au parler gallo que celle utilisée pour le français. C’est pourtant cette dernière qu’il a adoptée, afin que la lecture soit possible pour tous, y compris ceux qui ne sont pas allés ès écoles. J’ai conservé cette graphie.
Il semble qu’il y ait eu des différences de parler d’un côté de la commune à l’autre. De même, le parler trémeurois a évolué dans le temps.
Jean Renault était né à Trémeur en 1908. Ses parents y étaient instituteurs. Il y a suivi ses études primaires, et y retrouvait plus tard ses camarades durant les vacances. Il connaissait bien le parler trémeurois.
Les mentions entre parenthèses indiquent les apports de personnes nées en 1921 (R.T. : Robert Tardivel) et en 1897.
La mention « PLI » suivi d’une date indique que le renseignement a été relevé dans l’édition du Petit Larousse Illustré de cette année-là.
Marie RENAULT-LE BAILL
Juin 1988
Note relative à l’édition de 2007.
Le glossaire du parler de Trémeur a été progressivement écrit par Marie LE BAILL, femme de Jean RENAULT, à partir de fiches que celui-ci rédigeait ou dictait au gré de ses souvenirs. Ce long travail s’est déroulé durant les années 70, jusqu’à sa mort en 1978.
Les mots du Gouray ont figuré en complément dès le début de ce travail, comme un témoignage comparatif de ce qui se parlait dans la commune d’origine de Jean-Baptiste RENAULT, le père de Jean.
Marie LE BAILL a souhaité en rédiger un ensemble ordonné et vérifié. C’est ainsi qu’au début des années 80, elle a soumis son ébauche à Robert TARDIVEL, ami de la famille, excellent connaisseur et pratiquant de ce parler. Ce glossaire a été corrigé et complété, et a pu être diffusé au sein de la famille en 1988, comme un hommage posthume de notre mère à notre père.
Il semblait naturel d’en faire un élément du Livre des RENAULT, comme une contribution culturelle à l’histoire de notre famille.
Je me souviens de cette époque encore proche où les Trémeurois parlaient tous gallo entre eux, où notre père n’hésitait pas à en faire autant avec ses anciens camarades d’école, où personne n’aurait dit « oui » puisque l’on disait « yan », et que « vantié » venait plus naturellement que « peut-être ».
Une fissure culturelle s’était pourtant produite dans notre histoire familiale : enfants de la ville, nous n’avions pas besoin de ce parler. Notre père nous enseignait un français « soigné », celui de l’école : le trémeurois nous était presque inconnu.
Il devait rester pourtant un signe fort de l’appartenance de notre père à un passé et à une commune qui échappaient pour beaucoup à sa femme et à ses enfants.
Dans la vie parisienne et anonyme, c’était une façon essentielle pour lui d’être différent. Savoir parler trémeurois était pour lui une marque identitaire, au moins autant qu’un moyen de rester proche de ses amis restés au pays.
Né à Trémeur en 1908 de parents instituteurs, Jean RENAULT s’était intéressé au parler de son village natal et de ses camarades de jeu, sans toutefois en faire le même usage que les enfants des fermes. Si sa connaissance en était parfaite, l’usage qu’il en faisait était souvent réduit.
Mais ce parler, que la ville traitait de patois alors qu’il était souvent un respectable témoignage de vieux français mêlé d’emprunts divers et d’invention propre, était aussi pour Jean RENAULT un objet de connaissance qui l’intéressait en tant que tel, comme une contribution à la richesse linguistique de notre Humanité.
Les années ont passé. Puisse ce glossaire, remis en forme et illustré, témoigner à sa façon de la longue histoire de la famille Renault.
Jean-Marie RENAULT
Avril 2007
Mise en ligne : décembre 2020