La famille CAMUS est liée à la famille RENAULT par le mariage de Victoire CAMUS (1804-1867) avec Mathurin LE BLAIN (1807-1861) à Broöns le 24 juillet 1838.
Leur fille Azeline LE BLAIN épousa Joseph RENAULT en 1861.
Ascendance de Jean Baptiste RENAULT sur 4 générations.
En couleur, la branche maternelle.
Si Victoire CAMUS, mère d'Azeline LE BLAIN, décède au Gouray en 1867 alors que tous ses petits-enfants RENAULT ne sont pas encore nés (et notamment pas Jean-Baptiste, qui, étant né en 1880, ne connaîtra pas sa grand-mère maternelle), sa vie semble avoir été assez itinérante.
Née à Tréfumel le 7 mars 1804, Victoire est la fille de Louis Henry CAMUS, gendarme à pied, et de Angélique LE CLERC, originaire de Quédillac.
Son activité de lingère la conduit à Broöns où elle réside quelques temps. C'est dans cette commune qu'elle rencontre Mathurin LE BLAIN, cloutier originaire de Maure avec qui elle se marie en 1838.
Le couple s'installe avant 1840 dans le bourg de Ploeuc et y aura cinq enfants, dont Azeline LE BLAIN dont nous descendons.
Sans doute pour les besoins de leur activité, les parents quittent Ploeuc et viennent s'installer au Gouray.
C'est dans cette commune que leur fille Azeline fera la connaissance de Joseph RENAULT, buraliste au bourg, avec qui elle se marie en 1861.
Le père de Victoire, Louis Henry CAMUS, n'était pas natif du Pays Gallo. Les moyens ordinaires de recherche généalogique furent mis longuement à l'épreuve, et on doit à un mélange d'opiniâtreté et de bonne fortune la découverte, en 2022, de ses date et lieu de naissance.
Louis Henry est né le 7 juin 1776 à Beaune, situé alors en province de Bourgogne (département de la Côte d'Or après la Révolution), fort loin des territoires communément abordés dans notre histoire familiale.
Son acte de baptême fournit plusieurs précisions :
Acte de naissance de Louis Henri CAMUS le 7 juin 1776 à Beaune (Archives départementales de la Côte d'Or).
"Le 8 juin 1776 a été baptisé Louis Henri né hier fils de Pierre Camus cuisinier à Beaune faux bourg St-Nicolas et d'Anne Talveault son épouse. Il a eu pour parrain Louis Henri Dubois fils de défunt Antoine qui était marchand à Châteauneuf [aujourd'hui Châteauneuf-en-Auxois] et pour marraine demoiselle Magdelaine Millié fille du sieur Edme Millié marchand carrossier en cette paroisse".
Le père, le parrain et la marraine présents ont signé.
Avec la famille CAMUS se présentent ainsi des ancêtres plutôt tournés vers le commerce ou l'hôtellerie, citadins et éloignés du travail des champs, suffisamment instruits pour savoir avant la Révolution écrire et signer.
Autre élément particulier la distinguant des familles résidant en Bretagne, cette famille fait preuve d'une grande mobilité professionnelle et géographique.
Gendarme à pied.
Louis Henry (ou Henri, selon les actes) ne reste pas en Bourgogne. Enrôlé dans la maréchaussée vers 18 ans, il sera gendarme à pied durant la fin de la Révolution puis l'avènement du 1er Empire.
Sa fonction le conduit en Bretagne, à Tréfumel (Côtes-du-Nord).
La période est trouble, et les combats entre "bleus" et chouans font alors encore rage dans la région de Dinan et de Broöns.
Le 24 décembre 1800, le consul Bonaparte échappe de peu à un attentat rue St-Nicaise à Paris. L'enquête indique que les instigateurs sont royalistes et, pour l'essentiel, implantés en Bretagne et dans l'ouest de la France.
Joseph Picot de Limoëlan, personnalité royaliste importante, est l'un des principaux responsables de l'attentat. Son château se situe à Sévignac près de Broöns. Présent sur place lors de l'attentat, il quitte Paris après l'explosion et prend la fuite en Amérique.
Des renforts importants de gendarmerie (200 nouvelles brigades, soit environ 1 200 hommes) sont expédiés durant le Consulat dans l'ouest de la France, et il apparaît probable qu'il s'agisse là de la raison de l'arrivée de Louis CAMUS dans les Côtes-du-Nord.
Son département de résidence conduit à penser qu'il était affecté à la 4ème légion et au 7ème escadron de la gendarmerie impériale.
A l'évidence, sa fonction conduit Louis à soutenir fermement le Consulat puis l'Empire. Il participe aux missions ordinaires de la gendarmerie : contrôle des passeports intérieurs, arrestation des déserteurs, prévention des mouvements hostiles à la Révolution et à l'Empire.
Louis fait la connaissance vers 1802 d'Angélique LE CLERC (ou LECLERC), jeune femme originaire de Quédillac et vivant à St-Jouan-de-l'Isle. Le couple se marie en 1803 mais s'installe à Tréfumel, où naît leur fille Victoire l'année suivante.
En 1838, lors du mariage de sa fille, Louis CAMUS n'est plus gendarme. Veuf, installé à St-Méen (aujourd'hui St-Méen-le-Grand, département d'Ille-et-Vilaine), il est devenu directeur de diligence.
A son décès en 1844 à St-Méen, il est désigné gendarme en retraite et il n'est plus fait mention de sa dernière activité. Il est également présenté comme "époux de Jeanne Barbier", mais la date de son remariage n'est pas trouvée.
Le père de Louis CAMUS, prénommé Pierre, est mentionné en 1776 comme étant cuisinier au faubourg St-Nicolas de Beaune. Aucune précision n'est portée sur son âge.
Il est alors marié à Jeanne TALVAULT.
En 1838, au moment du mariage de son fils, il est veuf et réside à Paris. Sans doute âgé et très éloigné de St-Jouan-de-l'Isle, il n'assiste pas au mariage.
Mise en ligne : juillet 2022
Mise à jour : août 2022