Résumé : L'origine de notre famille RENAULT se situe dans le Mené, ce terroir de collines longtemps riche d'une forte identité culturelle, situé au sud de la ville de Lamballe et s'étendant sur une vaste partie de la Bretagne gallèse.
Summary : The origin of our RENAULT family is in Mené, this hilly terroir for a long time rich in a strong cultural identity, located south of the town of Lamballe and extending over a large part of Gallese Brittany.
Une implantation attestée dans le Mené au moins dès le XVIème siècle.
Bien que le patronyme RENAULT ait donné son nom à la famille actuelle, celui-ci ne se présente pas comme le nom le plus ancien de l'ensemble des branches concernées.
Les premiers relevés généalogiques datent en effet du XVIème siècle (notre plus ancienne ancêtre, Jeanne RUELLAND, naquit à Maroué en 1580), alors qu'il faut attendre 1695 pour voir apparaître le premier représentant du patronyme RENAULT : François RENAULT se marie le 3 novembre 1695 à La Malhoure avec Jehanne THOMAS.
Au-delà de La Malhoure, c’est dans l’ensemble du Mené que s’implantent peu à peu nos ancêtres RENAULT/RENAUD. Le parcours de l’histoire familiale passe en effet par Maroué, Le Gouray, St-Glen, Trémeur.
Il s’agit d’un terroir à l’identité forte, constitué de reliefs contrastés [2](vallée de l’Arguenon, pic de Croquélien), à l’économie rurale affirmée grâce à des sols souvent favorables à une agriculture qui s’est peu à peu intensifiée au cours des siècles.
Aux XVIIIème et XIXème siècles, le lin est abondamment cultivé et une partie du Mené, comme le fait aussi le Goëlo [3], se consacre à la fabrication de toile à voiles dont les ports bretons ont besoin. A côté de la misère paysanne que nos ancêtres ont certainement connue, le négoce de la toile en direction des ports de St-Brieuc, Paimpol et St-Malo permet l’enrichissement rapide de quelques marchands qui font construire de somptueuses maisons de pierre sculptée dans les villes de Lamballe, Jugon ou Moncontour.
Au centre de ce terroir, la forêt de Boquen constitue un univers mystique et fantastique, renforcé par la présence des imposantes ruines d’une abbaye cistercienne de renom, abandonnées durant des siècles avant d’être restaurée par Alexis Presse dans les années 1920. L’épaisseur impénétrable de ses taillis ont été longtemps le repaire de nombreuses hordes de loups[4] apeurant les fermes avoisinantes, et de sangliers maltraitant bon nombre de cultures.
Bien que ne pratiquant plus la langue bretonne depuis le XIIème ou XIIIème siècle, les populations du Mené ont conservé de nombreux bretonnismes introduits dans leur parler gallo[5].
Ainsi, on dit yan pour dire oui à Trémeur. Mais c’est la toponymie qui atteste le mieux d’une longue présence brittophone dans le Mené, à travers les Kerbras, Kerbeuré, Kélaron (Creac’h al laeron), Kroquélien (Creac’h Elien), etc.
La culture populaire a par ailleurs conservé une large place à la danse et à la musique, faisant longtemps la part belle aux instruments bretons traditionnels (biniou et bombarde notamment).
Jusqu’à la Révolution, les institutions locales se trouvent entièrement gouvernées par la moyenne noblesse, qui peut avoir droit de haute justice [6], et la petite noblesse qui possède la plupart des terres. Métayers comme presque tous les paysans de l’époque, les Renault exploitent le Grand Clos et payent un contribution au propriétaire voisin à hauteur de la moitié de la récolte, payée en deux termes annuels à Pâques et à la Saint Martin[7].
Durant les XIXème et XXème siècles, la lente consolidation de la République s’accompagnera d’enjeux de pouvoir hérités de l’ancien régime. L’opposition entre blancs et bleus de l’époque révolutionnaire, évoluera en conflit entre bleus et rouges sous le Second Empire et la Troisième République, et traversera l’histoire de notre famille [8].
[1] Acte de mariage de François Renaud et Jehanne Thomas, 3 novembre 1695.
[2] L’origine bretonne du nom Mené (Menez) signifie « montagne ». Les crêtes du Mené se prolongent vers l’ouest jusqu’aux Mont d’Arré (Menez Arre).
[3] Cf. Le livre des JEAN, Jean-Marie Renault, 2004.
[4] Jean-Baptiste RENAULT, décédé en 1962, se souvenait d’histoires de loups dans la Forêt de Boquen racontées par ses parents ou grands-parents durant son enfance.
[5] Cf. Jean Renault, Glossaire du parler gallo, en fin de volume.
[6] Le droit de condamner à la peine de mort.
[7] Précision figurant dans le bail de location de la ferme du Grand Clos.
[8] Cf. Chapitre 3.
Mise en ligne : 2008
Mise à jour : décembre 2022