Le premier ancêtre signalé s'appelle Guillaume JAN. Il naît vers 1680 et vit à Goudelin. Il est encore en vie en 1732.
On sait encore peu de choses sur lui. On ignore le nom de son épouse. Peut-être s’agit-il de Claudine Le Diholen, mais la preuve manque encore [1]. On sait qu'il eût au moins un fils, Pierre JAN dit Blais dont nous descendons.
Les actes de catholicité de la paroisse de Goudelin, qui correspondait aux actuelles communes de Goudelin et Bringolo, nous apprennent pour l'année 1732 le décès d'une femme qui était probablement la soeur de Guillaume Jan, née vers 1670 :
" Janne JAN dit Blais agée de soixante ans morte le vingt- sixième janvier mil sept cent trente et deux après avoir reçu tous les sacrements dans la maladie mortelle par le ministre P. Morice curé, a été inhumée le lendemain dans l'église paroissiale de Goudelin en présence de Guillaume Jan dit Blais, Vincent Le Chenay, Pierre Mauday, Jan Le Moal et plusieurs autres qui ne signent, la messe célébrée et (?) fait par le soussignant recteur, ainsi signé G.de Coattarul, recteur noir de Goudelin." |
Cet acte mentionne l’existence de l’ajout « Blais » au patronyme Jan. Une telle pratique semble être assez répandue alors dans cette région, et les pseudonymes que l’on découvre ainsi à la lecture des actes sont assez nombreux. Leur raison d’être n’est pas clairement établie, même si l’on peut aisément deviner qu’ils servent à caractériser des familles distinctes, portant le même patronyme. Rien cependant n’explique pourquoi le Goelo semble si porté sur cette pratique, au point de l’avoir reconnue officiellement jusque dans l’état-civil.
Quant au pseudonyme Blais, sa signification semble inconnue de tous. On verra que ce surnom a accompagné l’histoire de nos ancêtres, puisque le dernier homme de la lignée, Louis JEAN, habitant à Liscorno en Lannebert et décédé en 1910, était de son vivant appelé Blézo [2].
L'indication d'une couleur du recteur ayant rédigé l’acte souligne une particularité de la paroisse de Goudelin. La présence d'un recteur noir (ar person du) et d'un recteur blanc (ar person gwenn) dura fort longtemps, tant que cette paroisse dépendait simultanément de deux abbayes : celle de Beauport qui déléguait un prieur séculier vêtu de blanc, et celle de Beaulieu qui déléguait de son côté un frère augustin habillé de noir. Cette situation unique en son genre prit fin à la Révolution [3].
Guillaume JAN devait être laboureur ou tisserand, comme l'était alors la majorité des hommes de Goudelin.
La culture et le traitement du lin étaient à leur apogée en ce XVIII° siècle, fournissant à la flotte de pêche des ports du Goëlo et du Trégor, notamment de Paimpol, le tissu nécessaire à la confection des innombrables voiles.