Delphine MORLAIS, déportée et assassinée

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Une après-midi entière à chercher... A prendre du temps, à consulter de nombreuses sources, à prolonger une recherche a priori sans but. Il est rare, faute de temps, que j'explore un peu précisément les descendances des branches cousines.

Et pourtant, ce jour-là, sans savoir pourquoi, quelque chose me poussait à poursuivre. Je me mettais à découvrir la descendance de Pierre MORLAIS, boulanger à Guingamp. Pierre, le frère de Joseph qui, lui, s'était installé boulanger à Lambézellec près de Brest. Nos deux boulangers étaient nés à St-Gilles (Ille-et-Vilaine), à la ferme du Cas-Rouge.

Tout ça, je le savais déjà. Mais je descends de Joseph le brestois, pas de son frère guingampais ! Alors à quoi bon creuser cette descendance cousine ?

En fin de journée, je compris enfin pourquoi j'avais passé ce temps à fouiner dans des archives en ligne. Ce temps que j'avais cru avoir perdu m'avait au contraire permis de découvrir ce que notre famille brestoise avait ignoré, faute de lien entre cousins, faute de communication facile. Et parce que le quotidien de chaque personne, de chaque famille, prend naturellement le pas sur tout le reste.

Ce temps en réalité ô combien utile me permit de sortir du silence familial une tragédie qui doit désormais rester à jamais gravée dans notre mémoire collective.

Je fis la découverte inattendue de Delphine. La découverte de sa tragédie et de la cruauté de sa vie. De ses deux enfants mort-nés, de son veuvage précoce par la mort de son époux Auguste LE GALL, grièvement blessé durant la 1ère guerre mondiale, mais plus encore de son arrestation en 1943 par la police française, puis de sa déportation au camp de Ravensbrück  et enfin de son assassinat en 1945 par les bourreaux nazis.

Résistante, membre du PC clandestin, trahie par le chef de son propre réseau, Delphine MORLAIS-LE GALL a été victime, avec de nombreux autres trégorrois, d'une rafle puis d'une déportation dont peu sont revenus.

Le 30 avril 2023 au monument aux morts de Guingamp, à l'issue d'une sobre cérémonie du souvenir des déportés, j'ai lu pour la première fois le nom de Delphine gravé en lettre d'or dans le granit.

"LE GALL née MORLAIS Delphine", monument aux morts de Guingamp.

Une note biographique est en cours d'écriture. J'espère pouvoir très prochainement la mettre en ligne, en prévision d'un écrit encore plus documenté.

Sans attendre sa parution, je tiens à exprimer toute ma gratitude à Mireille LE GALL, petite-fille de Léontine LE GALL décédée avec son amie Delphine MORLAIS au camp de Ravensbrück, sans qui je n'aurais pas découvert, à l'issue de plusieurs heures de recherche, les conditions exactes de la mort de cette "grande cousine" jusqu'alors inconnue.