Chers paroissiens de Gommenec'h, les règles de l'Eglise sont à respecter

Une question ancienne trouve enfin aujourd'hui sa réponse probable.

 

Depuis plus de 30 ans, nous savons que Guy JEAN "dit Blais", notre ascendant direct, arrière-grand-père de notre arrière-grand-père Louis JEAN (le fameux second-maître canonnier, auteur d'un carnet de campagne dans les mers de Chine et du Japon) était né en 1725 à Goudelin.

Nous savions aussi qu'il s'était marié avec Louise EVEN à Gommenec'h en 1774, à l'âge déjà respectable de 49 ans. Etrange...

Les dates prenaient un caractère encore plus surprenant lorsque l'on sait que Louise était née 1755, soit 30 ans après son mari.

 

Dans les recherches, il faut rester prudent car les homonymies peuvent jouer de vilains tours si l'on est inattentif.

Les données généalogiques en sont restées à ce stade durant plusieurs décennies, avec l'arrière-pensée d'une erreur toujours possible.

 

Mais après tout, on peut bien se marier à presque 50 ans et choisir une jeune demoiselle de 20 ans pour convoler en justes noces !

 

L'idée d'un remariage n'étant bien sûr pas exclue, les recherches s'intensifièrent ces derniers temps pour savoir si notre aïeul n'aurait pas été veuf d'une première épouse.

 

Toutes les ressources furent exploitées, tant celles des Archives Départementales des Côtes d'Armor que celles de l'excellent site Généarmor. Rien, netra ebet : il fallait se rendre à l'évidence, Guy JEAN "dit Blais" ne s'était pas marié avant d'épouser Louise EVEN et notre presque quinquagénaire avait tardivement choisi une bien jeune paysanne de Gommenec'h.

 

Cet écart d'âge n'a bien sûr rien de répréhensible, mais il est d'une grande rareté et, parmi nos ascendants, il constitue un cas unique. Il paraissait jusqu'à présent difficile de s'en expliquer entièrement la raison.

 

C'est désormais chose faite : le premier enfant de notre couple marié le 13 septembre 1774, Jeanne JEAN "dit Blais", naquit le 4 février 1775.

Oui, vous avez déjà calculé : la naissance d'une enfant viable 4 mois et demi après le mariage de ses parents laisse supposer que les noces se firent dans une certaine précipitation, et que le ventre de Louise était déjà un peu arrondi devant le recteur de la paroisse qui consacra l'union !

 

Et si la chair est faible, chers aïeuls, la loi de l'Eglise est forte : votre moralité eût pâti de la naissance d'un enfant illégitime. 

 

Il nous reste à louer le choix de Guy à travers ce mariage obligé : en acceptant les obligations de l'Eglise, il reconnaissait de fait la paternité de cette enfant et contribuait matériellement à ses besoins alors que tant de jeunes femmes auraient été livrées à leur solitude de mère.

 

Guy et Louise vécurent à Gommenec'h au village de Kericun, non loin du Leff.

 

Leur enfant Jeanne ne vécut pas longtemps, et décéda à l'âge de 9 mois. L'enfant suivant, prénommé Louis, connut un meilleur avenir : il décéda à 72 ans après s'être marié deux fois. Il eût 9 enfants au nombre desquels on trouve notre arrière-arrière-grand-père.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Joelle (samedi, 04 février 2023 10:55)

    La vie privée, ça peut être très compliqué et sans doute encore plus difficile autrefois dans les villages

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